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MagnetismePROPRIÉTÉS MAGNÉTIQUES 3.1 PERSPECTIVES HISTORIQUES Le magnétisme préoccupe les hommes depuis des temps très anciens. Il existe d'ailleurs une légende des matériaux magnétiques,qui fait remonter leur découverte par les Chinois à 2 500 ans av. J.C. La pierre à aimant (magnétite : Fe3 O4) aurait été utilisée à cette époque pour la fabrication de boussoles rudimentaires guidant les voyageurs dans les déserts.
3.2 RAPPEL DE DÉFINITIONS, NOTATIONS 3.2.1 Induction magnétique et champ magnétique dans le vide Dans le vide existe une propriété que l'on appelle champ magnétique ou induction magnétique. On peut la mettre en évidence, en un point P quelconque, par l'une ou l'autre des expériences suivantes (fig. 3.1 et 3.2).
Dans l'expérience No 1, on fait passer par P un conducteur parcouru par un courant i. L'élément de longueur dl de ce conducteur autour de P subit une force dF donnée par la loi de Laplace (sect. 1.2.4)
Les expériences No 1 et 2 ne donnent aucun moyen de déterminer laquelle de
ces causes est à l'origine da la force mesurée.
3.2.2 Matériaux magnétiques. Définition Soumises à une induction magnétique, certaines substances se mettent à produire
elles-mêmes, dans le volume qu'elles occupent et à l'extérieur, une induction magnétique. On dit qu'elle s'aimantent ou se polarisent magnétiquement. Il s'agit-là d'une propriété générale de la matière. Toutefois, cette propriété ne se manifeste très visiblement que dans certains matériaux appelés matériaux magnétiques.
3.2.3 Moment magnétique atomique. Instrument d'étude des matériaux magnétiques Le moment magnétique d'un atome est une propriété de celui-ci que l'on peut représenter par deux modèles:
3.2.4 Induction magnétique et champ magnétique dans la matière Les expériences décrites aux figures 3.1 et 3.2 peuvent, théoriquement, être réalisées dans la matière. On supposera que la présence, entre les atomes, de la masse magnétique m, respectivement du courant i , ne modifie pas la polarisation magnétique de l'échantillon. Les forces agissant sur m, respectivement i, peuvent avoir plusieurs origines que l'on répartira en deux classes.
En utilisant des indices 1 et 2 pour marquer les contributions des facteurs relevant des
classes correspondantes, on peut écrire par généralisation de (3.1) et (3.2)
Il en résulte que (3.1) est valable partout, tandis que les équations (3.2) et (3.3) sont valables dans le vide seulement. 3.2.5 Vecteur aimantation L'induction magnétique dans la matière peut être exprimée par l'équation
3.2.6 Vecteur polarisation magnétique L'induction magnétique dans la matière peut aussi être exprimée par l'équation
(3.10) 3.2.7 Susceptibilité magnétique On appelle susceptibilité magnétique absolue Χ, le rapport 3.2.8 Perméabilité magnétique On appelle perméabilité magnétique absolue µ la grandeur 3.2.9 Magnéton de Bohr La théorie (sect. 7.6) montre qu'un moment magnétique est toujours un multiple entier d'un moment magnétique unitaire appelé magnéton de Bohr mB. Dans le modèle ampérien, 3.3 CLASSIFICATION DES TYPES DE MAGNÉTISME 3.3.1 Diamagnétisme
Ce type de magnétisme est caractérisé par une susceptibilité relative négative, de faible amplitude.
Le diamagnétisme est dû à un mouvement orbital des électrons, provoqué par le champ magnétique appliqué.
Ce mouvement peut être assimilé à un courant microscopique dont le comportement serait comparable
à celui d'un courant induit dans un solénode. En vertu de la loi de Lenz, le courant induit
s'oppose au champ qui le produit, ce qui est en accord avec le fait que Χr est négatif.
Les gaz rares, certains métaux, la plupart des métallodes et un grand nombre de composés organiques
sont diamagnétiques. Leurs susceptibilités relatives, de l'ordre de 10-5 à 10-6,
présentent peu d'intérêt pour l'ingénieur (tab. 3.6).
3.3.2 Paramagnétisme
Le paramagnétisme est caractérisé par une susceptibilité relative positive, de faible amplitude, c'est à dire comprise entre 10-6 et 10-3. Il se rencontre dans les substances dont les atomes possèdent un moment magnétique permanent, lorsque ces moments ne sont pas couplés les uns aux autres. Sous l'action d'un champ magnétique, ces moments tendent à s'aligner. Toutefois, la polarisation qui en résulte demeure très faible, car l'effet de l'agitation thermique qui oriente aléatoirement les moments magnétiques reste prépondérant. A quelques exceptions près telles que l'uranium et le titane, la susceptibilité relative suit la loi de Curie, c'est-à-dire qu'elle varie en raison inverse de la température absolue. Sont paramagnétiques la plupart des gaz, certains métaux, en particulier les matériaux alcalins, quelques sels, les matériaux ferromagnétiques et ferrimagnétiques lorsqu'ils sont chauffées au-dessus de leur température de Curie (Par. 3.3.5). Le tableau 3.7 donne quelques valeurs de susceptibilités à température ambiante, respectivement à 1000°C pour les deux substances marquées d'un astérisque.
3.3.3 Antiferromagnétisme
L'antiferromagnétisme se distingue par une variation de la susceptibilité en fonction de
la température d'une allure très particulière (fig. 3.8).
3.3.4 Ferrimagnétisme Le ferrimagnétisme est le magnétisme d'une classe d'oxydes appelés ferrites.
Dans la structure cristalline de ces matériaux, on peut distinguer deux familles de sites A et B,
occupés par des ions possédant des moments magnétiques mA et mB
respectivement. Le nombre de sites A diffère du nombre de sites B et le plus souvent mA
différent de mB. Le fort couplage antiferromagnétique existant entre les sites A et B
provoque donc une polarisation spontanée IS, c'est-à-dire, une polarisation
existant en l'absence d'un champ magnétique appliqué (fig. 3.10). 3.3.5 Ferromagnétisme Le ferromagnétisme est le type de magnétisme résultant de l'alignement de moments magnétiques permanents,
ces moments étant orientés parallèlement les uns aux autres par une interaction mutuelle appelée couplage
ferromagnétique (fig. 3.12). Les matériaux ferromagnétiques présentent donc également une polarisation
spontanée. Ce qui a été dit pour les matériaux ferrimagnétiques, concernant le retour à une distribution
aléatoire des moments magnétiques sous l'effet d'une élévation de température, s'applique également
ici (fig. 3.13). Les matériaux ferromagnétiques ont aussi une température de Curie Θ,
au-dessus de laquelle ils deviennent paramagnétiques, leur susceptibilité suivant alors la loi
de Curie-Weiss ( 3.4.5). 3.3.6 Commentaire Le phénomène d'orientation des moments magnétiques à l'intérieur des matériaux ferromagnétiques et ferrimagnétiques se produit de manière localisée. Un échantillon de taille macroscopique se trouve par conséquent divisé en un grand nombre de petits volumes, appelés domaines magnétiques (sect. 3.7) possédant chacun une polarisation spontanée orientée différemment de celles des ses voisins.
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