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Ferri3.5 ANTIFERROMAGNÉTISME 3.5.1 Cas de l'oxyde de manganèse MnO L'étude de l'antiferromagnétisme présente avant tout l'intérêt de servir de base à l'étude du ferrimagnétisme. L'exemple classique d'un matériau antiferromagnétique est l'oxyde de manganèse MnO, dont la structure est représentée à la figure 3.26. 3.5.2 Observation des structures ordrées de spins Une structure telle que celle de l'oxyde de manganèse se déduit d'expériences de diffraction de neutrons (fig. 3.27) et de rayons X (sect. 1.6). 3.5.3 Liaison de superéchange Dans l'oxyde de manganèse comme dans d'autres oxydes antiferromagnétiques ou ferrimagnétiques, les ions métalliques portant les moments magnétiques ont pour premiers voisins des ions oxygène. L'interaction directe d'un moment magnétique sur un autre est donc très faible en raison de la distance qui les sépare. Le couplage antiferromagnétique (respectivement ferrimagnétique) se réalise dans ce cas par l'intermédiaire de l'atome oxygène, d'où les noms de liaison d'échange indirecte ou de liaison de superéchange donnés à ce processus. Pour avoir une idée de la façon dont s'établit, dans le cristal, la liaison de superéchange, considérons le système formé d'un ion oxygène entouré de deux ions métalliques M1 et M2 pouvant être choisis parmi les métaux de transition compris entre le chrome et le cuivre. 3.5.4 Théorie de Neel Reprenant la notion de champ moléculaire introduite par Weiss, Neel et d'autres ont développé une théorie phénoménologique de l'antiferromagnétisme.
3.6 FERRIMAGNÉTISME 3.6.1 Introduction La pierre à aimant des anciens était un matériau ferrimagnétique naturel. Les composants pour hyperfréquences faisant appel à la polarisation magnétique utilisent des éléments ferrimagnétiques artificiels. Le ferrimagnétisme figure donc dans les applications les plus anciennes et les plus récentes du magnétisme. Entre ces deux extrêmes, l'emploi des matériaux ferrimagnétiques connaît une longue éclipse, car il faut attendre les travaux de Snoek (1945) pour disposer de ces matériaux sur une échelle industrielle. La fabrication des alliages magnétiques, bénéficiant des connaissances acquises en métallurgie, avait pu débuter beaucoup plus tôt. Le terme de ferrite est utilisé pour désigner les matériaux ferrimagnétiques, et dans cette acceptation il est masculin. La ferrite est un terme de métallurgie désignant la phase a du fer. 3.6.2 Structure spinelle La formule chimique des ferrites peut être assez variée. Leur structure cristalline est cubique ou hexagonale. On étudiera plus particulièrement la structure spinelle qui est la structure cubique de la classe la plus importante de ferrites doux. ( 3.9.6 ).
3.6.3 Phénoménologie du ferrimagnétisme L'orientation des spins dans les matériaux ferrimagnétiques découle directement des propriétés
de la liaison de superéchange. Le tableau 3.39 résume les six types de liaisons à considérer et
les ions concernés, pour le cas d'un ferrite à structure spinelle inversée.
Pour un type de liaison donné, l'angle 5 de la figure 3.29 correspond à l'un des angles α, β ou γ des figures 3.34 et 3.35. La variation de l'intensité de la liaison de superéchange en fonction de 5 produit une prédominance de l'échange entre les sites A et B. Il en résulte une configuration particulière des moments magnétiques représentée schématiquement à la figure 3.40.
3.6.4 Ferrites mixtes Il est possible d'augmenter la polarisation à saturation des ferrites à structure inversée par adjonction d'une certaine quantité de ferrite à structure normale. Le composé Zn Fe2 O4 est souvent utilisé dans ce but. On parle alors de ferrite mixte, au zinc dans le cas particulier. La formule d'un tel ferrite s'écrit
3.6.5 Théorie du ferrimagnétisme Neel [33] a développé pour le ferrimagnétisme une théorie phénoménologique semblable à celle présentée au paragraphe 3.5.4 concernant l'antiferromagnétisme. On en donne les grandes lignes ci-dessous. 3.6.6 Polarisation en fonction de la température La résolution du système formé des équations (3.77) et (3.78) montre [33] que la variation de la polarisation en fonction de la température peut prendre trois allures différentes,
représentées aux figures 3.45 à 3.47. 3.6.7 Autres composés ferrimagnétiques Il existe plusieurs familles de composés ferrimagnétiques ne possédant pas une structure spinelle. On se bornera à mentionner les plus importantes. La liaison de superéchange est toujours à la base du mécanisme de polarisation de ces ferrites, mais les structures cristallines sont plus complexes, de même que les formules chimiques. Il existe parfois trois sous-réseaux formés de sites magnétiques particuliers, comme dans les ferrites à structure de grenat répondant à la formule
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