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Domaines3.7 DOMAINES MAGNÉTIQUES 3.7.1 Introduction et définitions La propriété caractéristique par excellence des matériaux magnétiques est
l'alignement spontané des moments magnétiques atomiques parallèlement les uns aux autres. Comment se fait-il, dans ces conditions, que tout échantillon de matière magnétique ne soit pas, en l'absence d'un champ H appliqué, un aimant permanent ? Une ébauche de réponse a été donnée au paragraphe 3.3.6, elle sera développée en détail dans cette section et la suivante. 3.7.2 Structure des domaines magnétiques dans un échantillon monocristallin Cette structure est définie par les propriétés suivantes des domaines magnétiques, exprimées en valeurs moyennes statistiques pour un échantillon donné:
Parmi l'ensemble des structures possibles, seules peuvent se réaliser pratiquement celles correspondant à un minimum de l'énergie interne de l'échantillon. Un minimum et non le minimum car il arrive que l'énergie nécessaire ΔW pour atteindre le minimum fasse défaut (fig. 3.50). 3.7.3 Energie d'anisotropie Wan L'intensité de l'interaction des moments magnétiques atomiques aboutissant à leur orientation parallèle se mesure en termes d'énergie. Une part de cette énergie varie en fonction de l'angle α de la figure 3.51, elle porte le nom d'énergie d'anisotropie magnétocristalline. Il existe d'autres formes d'anisotropies magnétiques, par exemple celle que l'on provoque dans les tôles par laminage ( 3.9.3). Dans le cristal de référence, Wan se réduit à l'anisotropie magnétocristalline. 3.7.4 Directions d'aimantation facile. Définition. On appelle directions d'aimantation facile, les directions d dans lesquelles Wan est minimum (tab. 3.54).
3.7.5 Energie magnétostatique Wms A la surface d'un aimant permanent placé dans le vide existe une densité de masses magnétiques σm, exprimée en Wb/m2 et donnée par
L'énergie interne de l'aimant permanent résultant du fait qu'il est soumis à son propre champ démagnétisant est appelée énergie magnétostatique Wms de l'aimant. Cette énergie est donnée par
3.7.6 Energie d'échange Wec On appelle énergie d'échange, l'énergie résultant de l'interaction de deux moments magnétiques dus au moment cinétique de spin électronique. Cette intéraction est purement de nature quantique. Elle coorespond à l'énergie qu'il faut prélever ou ajouter, pour échanger le role (ou permuter) des électrons des 2 atomes voisins, dont les fonction d'onde quantique se superposent. Cette énergie dépend exponentiellement de la distance séparant ces moments, comme le font les fonctions d'onde de probabilité de présence. Elle dépend aussi de l'orientation relative des spins. A cause de cette diminution exponentielle avec la disance, seuls l'interaction avec les plus proches voisins est prise en considération. Les moments peuvent être disposés comme l'indique la figure 3.58, 3.7.7 Energie magnétostrictive Wmt La magnétostriction est une variation dimensionnelle liée à la polarisation magnétique. La magnétostriction est dite positive, lorsque l'échantillon s'allonge dans le sens de I, et négative s'il se contracte dans le sens de I (fig. 3.59). En valeur relative, la variation de dimension est de l'ordre de 10-6 à 10-5. 3.7.8 Structure des domaines magnétiques dans la matière polycristalline Le principe général, selon lequel la structure des domaines correspond à un minimum de l'énergie interne de l'échantillon, reste valable. Mais ce minimum ne peut être obtenu en réduisant individuellement l'énergie interne de chaque grain, considéré comme isolé des autres. Il est évident que l'énergie magnétostatique par exemple dépend fortement, pour chaque grain, de l'environnement dans lequel il se trouve. La division en domaines au sein de chaque grain aura donc seulement tendance à se réaliser selon les schémas que l'on vient de voir à propos du cristal de référence. 3.7.9 Epaisseur d'une paroi de Bloch L'épaisseur d'une paroi de Bloch s'établit à une valeur s telle que l'énergie de la paroi, WSB soit minimum. Cette condition s'écrit : 3.7.10 Méthodes d'observation des domaines magnétiques Les domaines magnétiques furent mis en évidence, de façon indirecte et pour la première fois en 1919, par l'expérience de Barkhausen (fig. 3.64).
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