
IBM mise sur les batteries de type lithium-air
La recherche de nouvelles formes d'énergies pouvant se substituer au pétrole compte parmi les projets prioritaires du laboratoire d'IBM Research à Rüschlikon, à proximité de Zurich. Teodoro Laino, chercheur chez IBM Research, dresse le constat suivant: sur les quelque 20 millions de barils consommés chaque jour aux Etats-Unis, 14 millions sont importés et la même quantité est utilisée pour les transports.
Peu d'alternatives au pétrole existent. Selon le spécialiste, les batteries à base de zinc ne concentrent pas suffisamment d'énergie. Les biocarburants sont, eux, problématiques car ils renchérissent le prix des céréales. Quant à la technologie basée sur l'hydrogène et les piles à combustible, il faudra encore attendre très longtemps avant que cette technologie ne puisse être employée à large échelle. C'est pourquoi le recours aux véhicules électriques apparaît incontournable, estime Teodoro Laino, qui a effectué une présentation sur ce thème la semaine dernière à Rüschlikon.
En termes d'efficacité énergétique, les batteries de type lithium-air sont jugées les plus prometteuses. Inséré dans les voitures électriques, leur contenu énergétique n'est que de 10% inférieur à l'essence. Et en tenant compte de l'énergie produite réellement utilisable, la puissance des batteries lithium-air est même supérieure à celle des moteurs à essence. Surtout, cette combinaison offre une puissance nettement plus élevée à celles des batteries de type lithium-ion utilisées actuellement. Autre avantage: le lithium est une matière première disponible dans de nombreux pays, notamment en Amérique du Sud, aux Etats-Unis, en Chine/Tibet ou en Russie.
Projet "Battery 500"
Pour exploiter le potentiel de la combinaison lithium-air, IBM a mis sur pied le projet "Battery 500". Le laboratoire compte mettre à profit son expérience en recherche fondamentale pour simuler les réactions des molécules à l'intérieur des batteries, avant de procéder à des tests réels. L'objectif visé est d'atteindre une autonomie de quelque 800 kilomètres. En comparaison, la plupart des véhicules électriques disposent actuellement d'une autonomie de l'ordre de 150 kilomètres.
Bien entendu, plusieurs obstacles devront encore être surmontés. Dans une première étape allant de 2009 à 2011, le consortium "Battery 500" réalisera différentes études de faisabilité. Ensuite, des tests à plus grande échelle devraient être effectués entre 2012 et 2017, tandis que la production industrielle de telles batteries n'est, elle, pas envisagée avant 2018.